«Une vie chrétienne épanouie : c'est la sainteté» - Archimandrite Elie

Dieu seul est saint

Dans sa Lettre pastorale du mois d'octobre dernier, Mgr Michel Moïsse incitait à « Oser la sainteté ». S'il faut « oser », c'est que cela ne doit pas aller tout seul. Au cours de la Divine Liturgie - équivalent orthodoxe de la « Messe » - l'Eglise, par la bouche du célébrant, invite les fidèles à reconnaître Dieu comme « Père » avec ce même verbe « oser » : « Rends-nous dignes, Maître, d'oser avec confiance et sans encourir de condamnation, t'appeler comme Père, toi le Dieu céleste et te dire : Notre Père ... ».

C'est que la Sainteté désigne avant tout ce qui est le propre de Dieu et qu'aucun adjectif du langage humain ne peut définir : Il est le Tout-Autre, celui qui est au-delà de tous et de tout, l'incompréhensible, l'indescriptible, le Tout-Puissant, l'Éternel, le Tout glorieux ... termes bien faibles pour évoquer Sa nature. Un seul vocable Lui revient : Le Saint.

La Sainteté, c'est ce qu'il est par nature, Lui, et Lui seul, comme Il le dit notamment par la bouche du prophète Isaïe : « Moi, je suis le Dieu, et il n'y en a pas excepté moi ; de juge et de sauveur il n'y en a pont en dehors de moi. » (Is 45, 21). S'il nous est difficile, et même impossible de définir Sa Nature, nous pouvons pourtant la goûter, l'expérimenter tout du moins en partie ; c'est ce qui fait la saintet des hommes.

Sainteté et divinisation

S'il n'y a qu'un seul Saint, comment pouvons-nous «oser» appeler saints, des hommes ? La « réponse » nous est donnée par l'Incarnation de la seconde Personne de la Sainte Trinité, Jésus, que les Apôtres, et bien d'autres ont vu et qui est toujours présent parmi nous ! En devenant homme tout en demeurant Dieu, le Christ a assumé totalement, sans division ni aucune séparation, les deux natures - humaine et divine - en sa seule et unique personne. Ceci est absolument fondamental et constitue l'essentiel de la sainte expérience du Chrétien en Église. En effet, l'union des natures, divine et humaine, ne concerne pas seulement la personne du Christ, mais elle s'applique à nous tous, et ce que ce mystère a d'extraordinaire ne doit pas nous dissuader d'« oser » en faire l'expérience.

Selon la science, l'homme ne serait qu'un animal un peu plus développé, dans certains domaines au moins, que les autres animaux. C'est un point de vue, mais je ne sais plus quel Père de l'Église a fait remarquer que l'homme est un animal destiné à devenir Dieu ! Il faut oser proférer une telle affirmation !

Eh bien, c'est ce que nous allons « oser» ce soir ! Et durant toute notre vie !

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