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Jésus-Christ Celui qui Est, qui aime et qui relève

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Le jusqu'auboutisme de l'amour

Au terme de trois ans de prédication, ses disciples, gens du peuple, avoisinent les cinq cents fidèles. Durant cette période de pérégrination, il subsiste grâce à l'aide de ses proches. Lors de son séjour à Jérusalem pour la Pâque, ses miracles Lui attirent encore de nombreux adeptes. Mais l'évangéliste Jean précise qu'il «ne se fiait pas à eux, parce qu'il les connaissait tous, et qu'il n'avait pas besoin d'être renseigné sur personne : Lui savait ce qu'il y a dans l'homme» (Jn 2, 24-25).

Il n'envoie pleinement les siens annoncer la Bonne Nouvelle qu'après la Pentecôte, parce qu'il leur manque encore des éléments clefs, à savoir sa Crucifixion et sa Résurrection, avec en plus l'envoi de l'Esprit Saint. À sa question de savoir pourquoi les Juifs cherchent à le tuer - il le dit ouvertement une quinzaine de fois (Jn 7,1 / 8, 37. Mt 20, 18-19) -, ils se gaussent de Lui, arguant sa possession démo­niaque (]n 7, 19-20). Mais il n'est pas dupe : «Vous cherchez à me tuer, parce que ma parole ne pénètre pas en vous» (Jn 8, 37). Quand la parole dérange, on cherche en effet à l'étouffer. On se débarrasse résolument des Prophètes qui perturbent la routine et le confort de l'existence. Et quand les Juifs s'apprêtent à le lapider, il ajoute : «Je vous ai montré quantité de bonnes œuvres, venant du Père ; pour laquelle de ces œuvres me lapidez-vous ?» (Jn 10, 32). Il pleure ainsi sur son peuple obstiné qu'il aime.

Précédant son entrée à Jérusalem, une semaine avant sa mort, il envoie emprunter une ânesse. Il la monte pour entrer dans la ville, acclamé par la foule qui l'accueille comme un super-Prophète. (Mt 21, 1-10). Sa présence à Jérusalem, alors que des milliers de gens affluent dans le but d'y célébrer la Pâque, embarrasse les responsables Juifs. Son enseignement dans le Temple et ses nombreux disciples menacent à leurs yeux l'ordre établi. Sa mise à mort n'est pas ainsi à imputer aux Pharisiens mais aux dirigeants laïcs et à la haute hié­rarchie du Temple, avec le soutien de l'occupant romain. Le pouvoir religieux du Temple est en effet mis en jeu. Ses plus farouches enne­mis appartiennent tous au clan de l'ex-grand prêtre Anne, y compris son beau-fils Caïphe.

Le soir du dernier repas pris avec les siens, peu avant son arres­tation, il psalmodie. Sa Passion volontaire abonde en exemples de souffrance intenses, à témoin sa sueur semblable à des gouttes de sang et l'aveu de son sentiment d'abandon. Mais comment le peuple en attente du Messie peut-il accepter une issue si lamentable de la part de Celui qui prétend être le Fils de Dieu ? Il est amené devant Pilate le gouverneur romain, seul habilité à prononcer la peine de mort et objet d'une pression extrême de la part des Juifs.

Au moment de mourir, au terme de souffrances atroces, il prend à son compte le premier verset du psaume 21 : «Mon Dieu, mon Dieu pourquoi m'as-tu abandonné ?» Probablement mort le vendredi 7 avril de l'an 30, il est alors âgé de 35 ou 36 ans si l'on reconnaît sa naissance avant la mort d'Hérode le Grand en l'an - 4. Joseph d'Ari­mathie, avec la permission de Pilate, le descend de la Croix, aidé par Nicodème, membre comme lui du Sanhédrin. Ils lavent ses plaies, l'enveloppent d'un suaire et le déposent dans un tombeau neuf gardé par des soldats.

Les Évangiles ne rapportent certes pas tout son enseignement que l'Esprit Saint poursuit désormais en son nom. En effet, s'exclame Origène, «qui pourrait être tellement sage et compétent à un tel point qu'il connaîtrait Jésus entièrement d'après les quatre évangélistes, serait capable de comprendre chaque détail en particulier et de se représenter tous les séjours du Christ en chaque lieu, toutes ses paroles, toutes ses œuvres ?»

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