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Bienheureux celui que le Seigneur a élu et appelé -Geronda Aimilianos

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Aujourd'hui, mes enfants bien-aimés et ceux parmi vous qui êtes venus de loin, mon bienheureux père nous a rassemblés pour commémorer le quarantième jour de sa dormition. Personnellement, je ne suis pas triste de sa mort; au contraire, je me réjouis et je suis en fête. Si je pouvais verser au moins une larme ! Mais je ne peux pas, parce que je ne peux pas croire que mon père est mort. Une telle pensée est une émanation d'une mentalité terrestre. Pour moi, mon père est tout à fait vivant.

Et cela, premièrement, parce que je me souviens du prophète dans l'Ancien Testament qui dit : «J'ai jeté mon regard sur tous les vivants et les morts, et j'ai voulu féliciter, c'est-à-dire proclamer bienheureux, quelque vivant; mais je ne pus trouver quelqu'un qui soit digne d'une louange plus élevée que celle que méritent les morts. Au-delà des vivants ainsi désigne-t-on les morts; je les vois plus puissants et plus beaux que les vivants, c'est pourquoi je les honore.»

Mon père aussi jouit aussi d'une telle félicité. Il est tout à fait vivant, car comme dit l'Écriture Sainte, ceux que nous avons accompagnés à leur dernière demeure vivent jusqu'à maintenant, ils vivent jusqu'à l'instant présent et ils vivront dans les siècles des siècles. Leurs yeux voient, leurs cœurs battent pour nous; mais en même temps, ils sont en fête car, jour et nuit, ils ont Dieu devant eux. C'est pourquoi les anciens, alors qu'ils vivaient dans les ténèbres de l'ignorance et de l'idolâtrie, mus par une intuition venant de la semence que le Saint-Esprit avait jetée en eux, lorsque quelqu'un mourait, ils disaient: « Enfin il vit ! »

De fait, ils étaient morts, et maintenant ils commencent à vivre, ils commencent à se mouvoir dans l'autre vie, ceux qui dorment à nos yeux sensibles; mais ils sont éveillés pour ceux qui croient et ont des yeux spirituels. Comme dit la Sainte Écriture, les trépassés ont quitté les misères de cette vie, les odeurs de fumée et tous les dioxydes, et se sont établis dans les parvis du Seigneur. Comme la mère envoie ses jeunes enfants en camp de vacances, de même les morts dressent leurs tentes dans les parvis du Seigneur. Leur Père céleste leur envoie une habitation. Mes frères, comme le regard de Dieu, l'esprit de la Sainte Écriture, notre foi chrétienne, sont une splendeur !

Donc, mon père est mort pour nous qui sommes morts les défunts de cette terre, les âmes mortes; pourtant il est vivant pour les vivants de Dieu. Mon père est parfaitement vivant.

En second lieu, le défunt est chargé des bienfaits et des dons de Dieu. Oui, les bienfaits, parce qu'un psaume que nous lisons souvent dans l'Église dit: Bienheureux celui que le Seigneur a élu et appelé, car on ne peut mourir quand on veut. Peut-on dire: « Maintenant je veux mourir», et l'on meurt? Peut-on dire: « C'est moi qui gère ma vie et je mourrai quand je voudrai ?» Si on l'affirme, il va se passer exactement le contraire. Si l'on dit: «Je vais vivre mille ans!» un caillot de sang va nous arriver au cerveau et on s'éteindra immédiatement. Si encore on dit: « Dieu a été injuste envers moi, parce que j'ai beaucoup de maladies et je vais mourir vite», on va partir plus tard que les autres. C'est Dieu qui ordonnance tout.

L'Écriture dit aussi: le mort a été enlevé. Comme, lorsque quelqu'un convoite quelque chose, il s'avance tout doucement pour que personne ne le voie, s'en empare, le fourre dans sa poche et s'en va, pour en jouir tout seul ou avec sa famille, ainsi fait Dieu. Il guette l'heure et le moment où il pourra emporter du milieu de nous chaque homme pour l'avoir près de lui et lui procurer la joie, mais aussi pour que celui qui a été enlevé réjouisse Dieu qui l'a saisi. C'est cela l'autre vie, la vie du Royaume des cieux, qui est issue du tombeau.

Le défunt a donc été enlevé. N'est-il pas heureux ? Dieu l'a choisi! Le Seigneur l'a choisi et appelé. Dieu l'a choisi, il l'a aimé. Comme nous disons :« Voyons à qui je vais me fiancer, qui je vais épouser !», de la même façon Dieu dit, lui aussi: « Qui vais-je prendre ? Qui me convient ? De qui le cœur est-il prêt ? Qui m'a aimé davantage ? Qui est prêt pour la gloire des cieux? C'est celui-là que je vais prendre ! » Voilà ce qu'est la mort, si nous avons une intelligence vraie, si nous avons acquis l'esprit du Seigneur et que nous pouvons le comprendre.

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