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Les morts rentrent chez eux Agrandir l'image

Les morts rentrent chez eux

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Nouveau

Auteur : Cornel Constantin Ciomazga

Editions Apostolia (2023)

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18,00 €

Fiche technique

Hauteur 22.5 cm
Largeur 14 cm
Auteur Cornel Constantin Ciomazga
Editions Editions Apostolia
Nombre de pages 350 pages
Reliure Broché

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« Sa vie redéfilait en boucle dans son esprit comme un film, avec tous ses moments hideux et dépravés. Il aurait voulu arrêter, couper et jeter ce film affligeant. Il aurait voulu s'endormir puis s'éveiller dans une vie pure et intègre. Mais la vie ne peut changer dans un rêve. Notre conscience, hélas, pour beaucoup d'entre nous, est semblable à une bibliothèque oubliée quelque part dans un édifice en ruine ... »

Ce roman nous présente le tableau presque insoutenable de l'animosité humaine poussée à son paroxysme, de l'impétuosité effrénée sans aucune limite ni censure avec laquelle se déchaîne l'homme qui s'est laissé dominer par les passions inhérentes à la nature humaine. Pourtant, tout défiguré qu'il puisse être par une vie dévouée à la perdition, l'homme qui a touché les affres de l'enfer intérieur et côtoyé la mort peut un jour être touché par cette flamme douce, exquise et dévorante de l'amour de Dieu.

Roman de tous les extrêmes, cette œuvre nous ouvre également les portes du combat intérieur et, guidé par les auteurs de la Philocalie et les exhortations des saints Pères, analyse tous les mouvements et trébuchements intérieurs de l'homme en voie de guérison, montrant par là que c'est bien souvent par les extrêmes que l'homme peut revenir à l'équilibre.

Extraits

L'enfance de Pierre a couvert les couloirs de la vie des barreaux du mal. Il se souvient de quelques bonnes situations. Face à la plupart d'entre elles, il serre les dents, soupire et voudrait passer au-delà.

- Ma mère, étant veuve, n'a trouvé son repos que dans la tombe. J'aurais eu toutes les raisons de la haïr et de la maudire, mais je ne l'ai pas fait. Je n'ai pas ressenti cela. Pas même quand elle me torturait. Quand elle m'a battu comme un voleur de chevaux jusqu'au sang. Parce que j'étais son fils. Parce que j'ai existé et qu'à cause de cela j'ai interféré dans ses plans. Tu peux comprendre?

J'avais quatre ou cinq ans. La nuit, elle me laissait à la maison et disparaissait, parfois pour des semaines. Elle misait sur le fait que, de toute manière, mes grands-parents habitaient à proximité et que c'était, selon toute apparence, la solution. Mais ces nuits de peur sont restées coincées dans mes entrailles comme des pointes brûlantes qui grésillent encore.

Quand elle revenait de son dévergondage, comme consolation, elle rentrait accompagnée d'un clochard, rassemblant avec lui quelques ivrognes qui, la nuit, s'adonnaient à leurs occupations sans aucune censure, là, à côté de moi, car je dormais dans la même pièce.

Tout ce que je pouvais faire était de serrer les dents pendant un moment, faisant semblant de dormir. Pendant un moment, dis-je, parce que les pare-feux m'ont brisé les entrailles et, à un moment donné, j'ai poussé un cri spasmodique, interrompant le «cancan», mais ne me demandez pas ce qu'advenaient mes abatis et mes « plumes » ...

Tu veux savoir de quoi j'ai rêvé là-bas dans la tombe ? De beaucoup de choses. Je vais te le dire, parce que c'est vraiment intéressant. D'autant plus que tout ce dont je rêvais, enfin, tout ce dont je me souviens, c'est la couleur. Je n'ai jamais rêvé de la vie en couleur comme je l'ai rêvée là-bas dans le cercueil. Mais avec un enclin particulier, obsessionnel pourrais-je dire, je rêvais de tromperie et de fornication. Le démon de la luxure m'a saisi dès l'enfance, et ne m'a jamais lâché. Ça fait un bel héritage, n'est-ce pas? C'est comme ça que le cœur est joyeux, hein? C'est ça un Dieu« longanime et miséricordieux » ? Qu'en dis-tu?

Du ciel, le Seigneur a regardé les fils des hommes, pour voir s'il en est un qui ait l'intelligence,

et qui cherche Dieu.

Psaume 13, 2

«Le mal est ainsi une création non de Dieu, mais du diable et de l'homme collaborant avec celui-ci; c'est un produit de la volonté diabolique et de la volonté humaine, [selon saint Basile le Grand3], qui aurait pu ne pas être du tout si le diable ne s'était pas détourné de Dieu, et qui se serait limité à sa seule personne et à celles des autres anges déchus si l'homme n'avait accepté de le suivre.[ ... ]

-J'ai eu une enfance difficile et tourmentée, mon vieux ! continua Pierre, essayant de cacher le soupçon de larmes qui montait en lui.

Toutes les mauvaises choses que j'ai faites dans ma vie, et il y en a un paquet, crois-moi, je ne comprends que maintenant qu'elles prennent racine dans la «dot» de mes parents, et en particulier dans celle que j'ai acquise jusqu'à l'âge de douze ans.

Nous étions une famille misérable, comme la plupart l'étaient après la crise de 28. Des bêtes de somme. La polenta était notre unique bien.

Je n'avais pas eu un seul jouet de toute mon enfance, et il n'y avait pas un seul livre dans notre maison, pas même un livre de prière.

Plus tard, quand je reçus un soupçon de scolarité, je pensais être entré dans les faveurs de Dieu. J'étais en deuxième année d'école professionnelle, dans une classe de forgerons, quand un officier est venu de l'école de la Sécurité et a suggéré que certains d'entre nous changent de vie. Comme il n'y avait pas trop de chemins, j'ai accepté sans trop réfléchir. L'horizon proposé était aussi intéressant qu'attrayant. Une école agréable, une bourse, un internat, une cantine, un uniforme, les transports ... tout était gratuit, et à la fin - officier de la Sécurité. Ça a été vraiment sympa jusqu'à un certain point. Le moment où j'ai compris qu'il n'y avait qu'un chemin : le diable, nous tenant par la main.

Mes fils, devenus étrangers, m'ont menti; mes fils, devenus étrangers, ont vieilli; en boitant, ils sont sortis de leurs sentiers.

Psaume 17, 46

......

La dernière arrestation du Père eut lieu en avril 1948.

Le Vendredi saint. Avant l'office de l'Ensevelissement du Seigneur. Il fut arrêté juste devant l'église, transporté à la prison de Jilava, forcé d'assister à l'exécution de son frère cette nuit-là, puis torturé avec bestialité et sadisme pendant quarante jours et finalement condamné à vingt-cinq ans de travaux forcés.

- Je n'étais plus higoumène depuis longtemps et je n'avais pas même réussi à repasser dans mon monastère d'origine depuis 45, avant que mon frère ne fût arrêté. J'avais été muté comme père spirituel dans un monastère de moniales et avais l'interdiction de quitter les lieux. J'étais surveillé jour et nuit. De l'intérieur et de l'extérieur.

J'avais des «anges gardiens» partout. Je le savais bien, mais j'arrivais à passer par-dessus tout cela, comme s'ils n'avaient jamais existé. La prière et l'Église m'ont soutenu. J'avais toujours eu l'habitude de me rendre de bonne heure à l'église, mais surtout depuis que j'avais été ordonné prêtre, quand je m'apprêtais à célébrer, j'allais au sanctuaire avec une heure d'avance. «J'attisais le feu», pour ainsi dire, je mettais tout «à réchauffer» et j'attendais que viennent les autres pour lancer le «Navire».

Ce vendredi, le jour de l'Ensevelissement du Christ, je quittai ma cellule plus tôt encore. Je me mis doucement en route, m'arrêtai pour regarder les fleurs dans la cour, j'écoutai les oiseaux et, au moment où j'atteignis le niveau du bénitier devant l'église, j'entendis un moteur. Je jetai un œil à la porte et vis la fourgonnette de la Sécurité. Elle m'était bien familière. Elle m'avait souvent emmené en promenade ces dernières années ...

Quelques instants, le chapelet s'immobilisa en se bloquant soudain entre ses doigts. Une des graines pétrie et longuement roulée semblait ne pas vouloir glisser le long de son fil habituel.

«Seigneur Jésus Christ, aie pitié de moi, pécheur, et de tout ton monde!»

Je ne sais pas quand se sont approchés ces trois malabars, mais ils m'ont empoigné, me frappant aux jambes à coups de botte, et me donnant des coups de poing dans les côtes. Ils m'arrachèrent des mains le chapelet qu'ils envoyèrent voler par-dessus le clocher, et me mirent des menottes. Dans l'obscurité de la camionnette, un coup sur la selle m'a projeté face contre terre. Là j'ai reçu des coups de botte sur la tête et dans l'abdomen, jusqu'à ce que je perde connaissance.

...

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